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A la fin de la guerre, c'est la prospérité qui s'installe très vite. L'essor de l'économie est favorisé par le conflit et ses ravages. A Chêne-Bougeries, les effets de la guerre s'estompent rapidement en quelques années, la commune se retrouve sur la voie de la croissance. On voit s'installer à la rue de Chêne-Bougeries une salle de cinéma qu'on inaugure fin 1949. A l'image de l'ensemble du canton, Chêne-Bougeries enregistre un développement phénoménal, le plus important de son histoire. La commune compte 3582 habitants en 1945 et 8576 en 1975. En trente ans, le budget communal a gonflé passant de ~360'000.-- à ~ 6'400'000.-- . Le nombre d'élèves dans les écoles enfantines et primaires de Chêne-Bougeries passe de 376 à 946.
La route de Chêne est toujours plus fréquentée et les travaux d'élargissement nécessaires au trafic commencent en 1949. La Ville entreprend les travaux alors que la commune assume l'aménagement de l'entrée du village. Les grilles du temple sont enlevées, une partie du mur de la cour est démoli. Le préau de l'école est modifié, des arbres sont abattus et remplacés par de jeunes plants. Les travaux provoquent aussi une rectification de l'alignement de la place Audéoud, avec déplacement du mur et abattage d'un arbre. Au final, la route a doublé de largeur, a été bétonnée et les voies de tram ont été déplacées du bord nord de la chaussée au centre de la route.
La route de Chêne en 1931, avant son élargissement
Depuis 1930, on réfléchit à l'aménagement de la place des Trois-Martyrs car la sortie du chemin de la Fontaine sur la route de Chêne est dangereuse. Cependant pour permettre une transformation il faut racheter le terrain de la place à l'Etat, ce qui cause des complications car le prix demandé est trop élevé. En novembre 1945, le Conseil municipal vote à l'unanimité l'achat du bâtiment de l'Etat, sa démolition et l'aménagement de la place.
Jusqu'aux années 1950, les quartiers de villas continuent à s'étoffer aux quatre coins de la commune. Des habitations plus modestes côtoient des demeures plus cossues. Cette situation n'est sans doute pas étrangère à l'éclosion d'un certain nombre de groupements d'habitants, attentifs à préserver leur cadre de vie. Aujourd'hui Chêne-Bougeries compte officiellement sept associations de quartier.
Dès le début des années 1950, la pénurie de logements devient criante, les nouveaux quartiers qui s'élèvent à proximité immédiate du centre urbain ne suffisent plus. Genève met sur pied son système HLM et repousse les frontières de l'agglomération urbaine. Chêne-Bougeries monte très vite dans le train et fin 1957, le chantier des futurs immeubles de la commune est ouvert. Cela débouche sur la création de 19 bâtiments comprenant 114 logements en octobre 1958. En deux mois tous les appartements sont occupés.
Immeubles communaux au chemin Beaumelon
La conjugaison des lois HLM et de la loi sur l'expansion urbaine ouvre la voie à la création de grands ensembles. D'une modernité affirmée, l'ensemble de La Gradelle surgit dans les années 1960 sur un ancien terrain d'entraînement hippique. Cet ensemble de 906 appartements pour plus de 3000 habitants des architectes Jan Hentsch et Jacques Zbinden se veut être une unité de voisinage autonome avec des commerces, un restaurant, une église et un temple, une salle communale, et les écoles enfantine et primaire de la Gradelle. En 1963 les premiers appartements sont occupés. La construction de l'école de la Gradelle débute en 1964 et doit être agrandie quelques années plus tard.
Vue aérienne de l'ensemble de la Gradelle (au fond).
Non loin des immeubles de la commune, entre la Seymaz et le chemin De-la-Montagne, d'autres quartiers sortent de terre. En février 1968, au chemin De-la-Montagne, un événement très couru est l'ouverture du centre commercial qui comporte le premier supermarché de la commune. En mars 1968, le Conseil municipal approuve l'achat d'une parcelle contiguë aux HLM Rigaud, pour y construire la future école du Belvédère. C'est l'architecte Paul Waltenspühl qui en fait les plans.
Dès le début des années 1960, en raison de la croissance accélérée, la population cantonale s'est accrue de 20% et le nombre d'automobilistes a quintuplé. La circulation devient un problème toujours plus aigu à Chêne-Bougeries, principalement sur la route de Chêne et la route de Malagnou. L'augmentation permanente du trafic automobile est due à l'explosion du nombre de voitures,à l'augmentation des travailleurs frontaliers et à la construction de la route Blanche.
Dès la fin de la guerre, l'ensemble des routes communales est progressivement goudronné. Un grand nombre de chemins sont élargis. Une opération qui doit permettre à un autobus de desservir, dès l'automne 1965, le quartier de la Gradelle, les HLM Rigaud, les immeubles du chemin De-la-Montagne et la clinique de Belle-Idée, à Thônex. Certaines voies communales assument un nouveau rôle, à l'instar du chemin du Vallon, destiné à être transformé au début des années 1980 en une route cantonale de transit. Les communiers dénoncent l'automobiliste-roi mais l'élargissement sera tout de même réalisé.